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Numérique, compétence et communication

En octobre 2014 (déjà ?) j’avais publié un billet sur ce carnet pour partager le live-tweet du colloque organisé par le RESIPROC sur Les métiers de la communication traversés par le numérique.
J’ai conservé un excellent souvenir de cette expérience, au cours de laquelle j’ai rencontré et écouté des personnes passionnantes. J’attendais avec impatience de pouvoir lire leurs contributions, tandis que je peinais à rédiger la mienne… 😉
Un an (et quelques mois) plus tard : Tada ! Le voici, le voilà, le numéro 3 des Cahiers du RESIPROC vient de sortir, je vais enfin pouvoir lire ses articles…
L’avant-propos est téléchargeable en ligne, il accroche bien la lecture et donne envie d’en savoir plus.
Les textes sont présentés dans trois parties distinctes :

  • Un communicateur bousculé par le numérique
  • Quelles compétences à transmettre ?
  • Le regard des professionnels

Outre l’avant-propos rédigé par Alexandre Coutant et Jean-Claude Domenget, on y trouve :

  • L’expertise communicationnelle au prisme de ses instruments : L’exemple de Google Analytics par Thomas Grignon
  • Communication et numérique : entre métiers émergents et discours circulants : Le cas du secteur des télécommunications par Amaia Errecart
  • L’ « animateur de communauté politique » : Faits, réflexions et hypothèses par Lena Alexandra Hübner
  • Modèle communicationnel d’un réseau socionumérique d’entreprise par Hélène Piment*
  • Community management et métiers émergents du numérique : Une analyse des représentations par l’étude des référentiels du marketing et de la communication par Valérie Larroche
  • Développer l’approche par compétences dans la réforme 2013 du programme du DUT Communication des Organisations : Comment faire reconnaître l’intégration d’Internet dans ce DUT ? par Laurent Bobin et Isabelle Vidalenc
  • La communication organisationnelle et numérique : formation en mutation, profession en construction par Sylvie P. Alemanno
  • Un art de l’information et de la communication ? par Antoine Moreau
  • L’appel à un laboratoire en sciences sociales par une agence : Le cas de l’agence Publika par David Gracia et Alexandre Coutant
  • La collaboration entre praticiens et chercheurs par Aurélie Valtat et Sandrine Roginsky

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* NDLR : Oui, j’aime bien faire mon Alain Delon, de temps en temps 🙂

Le RSE dans Cairn et OpenEdition

D’autres chercheurs se sont-ils déjà penchés sur le réseau social d’entreprise ? Depuis quand ? Qu’en disent-ils ?
Voyons si Cairn et OpenEdition peuvent nous aider à répondre à ces questions.

(En réalité, ma recherche d’information sur support électronique a débuté sur Isidore, qui est multi-sources, et les résultats pertinents dans Isidore ne provenant que de Cairn et OpenEdition, je ne mentionne que ces deux sources.)

Impossible bien entendu de rechercher sur l’acronyme « RSE » car il renvoie un très grand nombre de réponses qui concernent quasiment toutes la responsabilité sociale/sociétale des entreprises.

Interrogeons donc sur les expressions « réseau social d’entreprise » et « réseaux sociaux d’entreprise ».

Les recherches qui portent sur le RSE le désignent-elles toujours par ces expressions ? Non, bien sûr. Il est parfois question de « réseau social interne » de « Facebook interne », de RSEI, de ESN, de SNS, etc. Cependant, s’il est parfois nommé autrement, sauf erreur (il se peut bien entendu que je sois passée à côté de quelques articles), tous les articles que j’ai trouvés jusqu’à présent contiennent toujours au moins une occurrence des expressions « réseau social d’entreprise » ou « réseaux sociaux d’entreprise ».
Malgré la précaution de rechercher sur ces expressions, certains articles sont hors sujet, car il est également question de réseaux sociaux d’entreprise au sens sociologique du terme, un sens donc différent de celui du RSE qui m’intéresse.

Après une première lecture des résultats obtenus, j’ai trouvé 51 documents électroniques répondant à mon besoin, publiés entre 2010 et avril 2015.
Les sources sont donc Cairn et OpenEdition, qui proposent des revues, articles, et autres documents en grande majorité académiques, mais pas uniquement. J’ai donc distingué les publications « académiques » des publications de « praticiens », dont le contenu est opérationnel mais ne rend pas compte de recherches scientifiques. J’ai également classé ces parutions en fonction de la discipline dont elles relevaient.

En voici une synthèse chiffrée :

DisciplineType20102011201220132014Total
Economie/Gestionacadémique  82717
 praticien2 1 47
Histoireacadémique    11
Lettres et linguistiqueacadémique  1  1
Sciences de l’Educationacadémique    11
SICacadémique2  327
 praticien2155316
Sociologieacadémique    11
Total 6115101951

Focalisons sur les documents classés comme « académiques » dans le tableau ci-dessus. On le voit les sciences de gestion en ont publié une large majorité. Viennent ensuite les sciences de l’information et de la communication, où les chiffres sont quasiment inversés par rapport aux sciences de gestion : ce sont en grande majorité des praticiens qui ont publié dans les deux sources consultées.

Que contiennent-ils ?
En bref, la plupart des publications scientifiques envisagent le RSE en tant que dispositif numérique parmi d’autres, qui sont à l’œuvre dans les organisations. Ce faisant, leurs auteurs étudient un ensemble d’éléments dans lequel ils citent ou ne font qu’évoquer le RSE, comme les TIC et les enjeux de visibilité qui leur sont liés, les systèmes de gestion des connaissances et leur régulation ou encore les technologies collaboratives et leur contribution à la configuration des organisations.
Les quelques travaux de recherche qui s’intéressent exclusivement au RSE l’envisagent comme un alias de Facebook interne ou comme un « réseau social interne », support numérique de nouveaux régimes de connectivité dans l’entreprise.

Pour ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet, la liste des 51 références que j’ai sélectionnées se trouve ci-dessous. Si d’aventure certains d’entre vous ont connaissance d’une publication scientifique au format électronique qui s’intéresse au RSE et qui ne figure pas encore dans cette liste, je serais bien entendu ravie de l’ajouter 😉

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Abelin, J.-L., Aper, G., Maltinti, G. et Monneuse, D. (2014). Les réseaux sociaux d’entreprise tiennent-ils leurs promesses ? Le journal de l’école de Paris du management, 110(6), 8.

Andonova, Y. et Vacher, B. (2014). ‪Nouvelles formes de visibilité des individus en entreprise : technologie et temporalité‪. Communication & Organisation, 44(2), 5‑14.

Autissier, D., Johnson, K. J. et Moutot, J.-M. (2014). La conduite du changement pour et avec les technologies digitales. Question(s) de management, 7(3), 79.

Barbier, J.-Y. et Boissonnet, C. (2014). Gestion des connaissances et dynamiques collaboratives dans les pôles de compétitivité. Management & Avenir, 67(1), 136.

Bertin, E. et Tran, S. (2012). L’organisation multipolaire bouscule le management. L’Expansion Management Review, 147(4), 120.

Bolon, P.-L., Bouillon, J.-L., Thierry, B., Schröter, H. et Haakenstad, A. (2014). La circulation et le transfert de l’information dans les entreprises. Entreprises et histoire, 75(2), 102‑116.

Bonneau, C. (2013). Travailler à haute voix sur Twitter. Quand la collaboration informelle emprunte un réseau public. tic&société, 7(1).

Bouchez, J. (2014). L’émergence des communautés de pratique pilotées. L’Expansion Management Review, 154(3), 121‑130.

Bouchez, J.-P. (2014). Autour de « l’économie du savoir » : ses composantes, ses dynamiques et ses enjeux. Savoirs, 34(1), 9.

Bruna, M. G. (2014). Quelques thèses sur la confiance. Question(s) de management, 8(4), 103.

Bruna, M. G. et Deluzet, M. (2014). (Re)tissage de la confiance et nouveau pacte social : défis et conditions de déploiement des politiques du capital humain. Question(s) de management, 8(4), 57.

Carmes, M. (2010). L’innovation organisationnelle sous les tensions performatives. Propositions pour l’analyse d´une co-construction conflictuelle des politiques et pratiques numériques. Les cahiers du numérique, 6(4), 15‑37.

Carmes, M. (2013). Territorialisations socionumériques et sémio-politiques organisationnelles. Dans M. Carmes et J.-M. Noyer (dir.), Les débats du numérique (pp. 99‑135). Paris: Presses des Mines.

Chartron, G. (2013). Réseaux et documentation, un lien originel à revisiter. Documentaliste-Sciences de l’Information, 50(2), 24.

Chartron, G., Broudoux, É., Moreau, F., Cavalier, F., Barrand, A., Tremblay, J.-M., … Giusti, A. (2013). Transformation numérique des réseaux. Documentaliste-Sciences de l’Information, 50(2), 46.

Chérigny, F. (2012). La charte des bons usages des services de réseautage social, outil juridique au service d’une stratégie-réseau. Revue internationale d’intelligence économiqia, 4(1), 71‑85.

Cucchi, A. (2013). « Visibilité du capital social à travers les médias sociaux : Études de cas sur les dynamiques sociales de l’appropriation d’un outil d’Analyse de Réseaux Sociaux », par Myriam Karoui. Systèmes d’information & management, 18(1), 126.

De Lavergne, C. et Heïd, M.-C. (2013). Former à et par la collaboration numérique :: quels enjeux pour l’enseignement universitaire ? Tic & société, (Vol. 7, N° 1).

Deltour, F. (2013). Sébastien Tran (coord.) (2013), L’impact du Web 2.0 sur les organisations: Editions Springer, ISBN 978-2-8178-0432-3. Systèmes d’information & management, 18(2), 161.

Denervaud, I., Bouferrache, D., Thiollet, A.-M. et Vallejo, J.-L. (2012). Les nouveaux usages bousculent les stratégies IT. L’Expansion Management Review, 145(2), 92.

Denervaud, I., Dupuis, M. et Courcelle Labrousse, S. (2014). Innovation et digital : une convergence inéluctable. L’Expansion Management Review, 153(2), 96.

Denervaud, I., Gérardin, O., Noé, M., Souplet, C.-A. et Tartar, M. (2010). L’innovation collaborative dans tous ses états. L’Expansion Management Review, 138(3), 110.

Deschamps, C. (2012). Les multiples facettes de la curation. Documentaliste-Sciences de l’Information, 49(1), 22.

Deschamps, C. et Moinet, N. (2011). L’émergence d’internet dans les outils d’Intelligence économique. Le Temps des médias, 16(1), 147.

Dudezert, A., Roulleaux Dugage, M., Chauvin, F., Martin, F., Lemieux, É., Boisserpe, P., … Bruillon, É. (2012). Le KM au coeur de la stratégie d’entreprise. Documentaliste-Sciences de l’Information, 49(2), 26.

Ertzscheid, O., Lachal, J. et Gaucher, M. (2013). Métiers et compétences. Documentaliste-Sciences de l’Information, 50(3), 4.

Felio, C. (2014). ‪Visibilité numérique des cadres d’entreprise‪. Communication & Organisation, 44(2), 123‑132.

Fernandez, V. et Marrauld, L. (2012). Usage des téléphones portables et pratiques de la mobilité. L’analyse de journaux de bord de salariés mobiles. Revue française de gestion, 38(226), 137‑149.

Fouquier, E. et Camel, E. C. (2010). La communication interne, nouveau «soft power ». L’Expansion Management Review, 139(4), 114.

Gaglio, G. et Foli, O. (2012). L’improbable pérennité des journaux internes. Annales des Mines – Gérer et comprendre, 110(4), 6.

Galinon-Mélénec, B. (2010). Réseaux sociaux d’entreprise et DRH. Communication et organisation, 37, 41–51.

Garnier, A., Guérin, G., Le Deuff, O., Deschamps, C., Henrotte, G., Blas, F., … Delcroix, É. (2012). À l’échelle des organisations. Documentaliste-Sciences de l’Information, 49(1), 46.

Germain, M., Pérales, C., Buffard, P., Chaudiron, S., Charaudeau, M.-O., Garnier, A., … Salaün, J.-M. (2013). Les organisations du XXIe siècle. Documentaliste-Sciences de l’Information, 50(4), 38.

Gicquel, F. (2014). Quelles compétences pour la transformation numérique ? Documentaliste-Sciences de l’Information, Vol. 51(4), 9.

Gimenez, J. (2012). Research in electronically-mediated communication in professional contexts – revisiting the past, preparing for the future. ASp, (62), 79‑88.

Guesmi, S. et Rallet, A. (2012). Web 2.0 et outils de coordination décentralisée. Un entrelacement des sphères privées et professionnelles. Revue française de gestion, 38(224), 139‑151.

Karoui, M. et Dudezert, A. (2012). Capital social et enjeux de pouvoir : une perspective socio-politique de l’appropriation d’une technologie de réseaux sociaux au sein d’une collectivité territoriale. Systèmes d’information & management, 17(1), 49.

Khalil, C. et Dudezert, A. (2014). Entre autonomie et contrôle : quelle régulation pour les systèmes de gestion des connaissances ? Systèmes d’information & management, 19(1), 51‑76.

Lecocq, C., Créplet, F., Ulmer, G., Hazaël-Massieux, D., Silber, G.-A., Ertzscheid, O. et Bourhis, O. (2012). Technologies de la mobilité. Documentaliste-Sciences de l’Information, 49(3), 26.

Letrouvé, F., Maisonneuve, M., Meingan, D., de Kermadec, Y. et Chabin, M.-A. (2014). Méthodes techniques et outils. Documentaliste-Sciences de l’Information, 51(2), 12.

Martinez, R., Charaudeau, M.-O., Chabin, M.-A., Morand-Khalifa, N., Jules, A., Richy, P., … Roberge, M. (2013). Contextes. Documentaliste-Sciences de l’Information, 50(1), 38.

Martin, V. (2014). Réseaux sociaux d’entreprise : l’engagement des acteurs à l’épreuve de la prescription: Le cas du réseau Lean au sein du groupe Sivale. Sociologies pratiques, 28(1), 125.

Mlaiki, A., Kefi, H. et Kalika, M. (2012). Facteurs psychosociaux et continuité d’utilisation des réseaux sociaux numériques : le cas de facebook. Recherches en Sciences de Gestion, 92(5), 83.

Ogez, É., Castagnac, G., Motta, V., Bourcet, E., Candellier, L., Maubon, G., … Roumieux, O. (2010). Le social sous toutes ses facettes. Documentaliste-Sciences de l’Information, 47(3), 38.

Paris, T. (2014). Éditorial: L’esprit de coopération. Le journal de l’école de Paris du management, 110(6), 3.

Perelman, J. (2012). Les réseaux sociaux numériques : un mode d’apprentissage ? Dans P.-M. Riccio et D. Bonnet (dir.), TIC et innovation organisationnelle. Journées d’étude MTO’2011. Paris: Presses des Mines.

Poinsot, T., Duport, F., Champloix, S. et Japiot, G. (2010). Du collaboratif au social: l’avènement de la conversation. Documentaliste-Sciences de l’Information, 47(3), 26–37.

Prével, P., Juin, É., Sellin, K., Remande, V., Guillaume, L.-P., Quinqueneau, A., … Godlewski, F. (2012). Pratiques et méthodes du KM. Documentaliste-Sciences de l’Information, 49(2), 44–61.

Regards croisés sur la révolution digitale. (2014). Question(s) de management, 7(3), 155.

Reyre, I. (2014). Nouveaux outils en entreprise, nouvelles compétences. Documentaliste-Sciences de l’Information, Vol. 51(3), 4.

Tran, S. (2014). Quelle contribution des technologies collaboratives à la configuration des organisations ? Systèmes d’information & management, 19(2), 75‑111.

L’homo numericus dans un colloque en juin

Le 24 juin 2014 se tiendra à Lyon la nouvelle édition des Rencontres Doctoriales EPIC. De quoi s’agit- il ? EPIC est le nom d’une école doctorale lyonnaise, qui gère 7 doctorats :

  • sciences de l’éducation,
  • sciences de l’information et de la communication,
  • psychologie,
  • histoire, philosophie et épistémologie des sciences, des techniques et des technologies,
  • didactiques des disciplines scientifiques et techniques : mathématiques, sciences de la matière et de la vie,
  • économie de la science,
  • STAPS.

Tous les ans les doctorants membres de l’EPIC sont appelés à communiquer lors d’un colloque organisé par et pour eux.

De cette façon, ils peuvent d’une part faire l’apprentissage de la réponse à un appel à communication, puis de la rédaction d’un article ou de la réalisation d’un poster, et enfin de la communication proprement dite durant un colloque, et d’autre part apprendre à organiser un colloque, rédiger l’argumentaire, sélectionner les propositions, etc.

Le comité d’organisation se renouvelle tous les ans, ce qui permet à chacun de s’essayer à l’une et à l’autre des facettes de ces rencontres.

Un autre point particulièrement intéressant est la publication ensuite de l’article correspondant à cette communication dans la revue éditée par l’EPIC : Inter Pares.

Revue numérique de sciences humaines et sociales pluridisciplinaire, Inter Pares privilégie les axes centraux de l’école doctorale, Education, Psychologie, Information et Communication (EPIC) tout en restant ouverte aux autres sciences sociales qui composent l’école.

L’objet cette année des rencontres doctoriales est donc la place de l’homo numericus dans la société et dans le contexte de l’économie dite numérique, voyez cette belle affiche :

Rencontres Doctoriales EPIC 2014 – Homo Numericus : économie, politique et société